Montage Bont Carbon / Boen RK Derby UL
Dernière modification le 13 janvier 2018 à 11h18
Informations Techniques
Chaussures | Semi-Custom Hybrid Carbon |
Platines | Boiani Star Master RK |
Accessoires |
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100% Quad laisse aujourd’hui la parole à Léo, aka El Gato, joueur de Roller Derby pour nous parler de son nouveau montage.
Le choix de la boot Bont Semi-Custom Hybrid Carbon
Depuis mes débuts dans le Roller Derby (RD), j’ai eu la chance pouvoir de tester un certain nombre de marques. J’ai commencé par chausser, comme beaucoup, des Riedell. J’ai ensuite testé des Sure Grip et enfin je suis passé sur des Antik. Je croyais naïvement au père noël et je me suis fait submerger par le marketing. N’y voyez aucune prétention mais simplement une base comparative pour l’analyse de ces petits bijoux que sont les Bont Semi-Custom Hybrid Carbon
Les marques énoncées ci-dessus ont un passé de Jam skating et s’inscrivent aujourd’hui directement dans la pratique du Roller Derby. Bont, quant à elle vient de la vitesse et de la course. A mon sens, la force de Bont est de continuer à proposer des évolutions techniques dans le domaine de la course tout en faisant bénéficier de ces dernières aux produits axés « Roller Derby ».
Mais trêve d’historique et d’analyse de marché amateuriste, ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est « Comment que je me sens bien dans mes Bonts ! »
1. La chaussure sur mesure et thermoformable
Il faut savoir que je n’ai pas été gâté par dame nature concernant le ratio longueur/largeur de mes pieds. J’ai ce qui s’apparente à un début de 6ème doigt de pied (le petit petit doigt s’il devait exister). Cela peut paraître cool et on peut être tenté de se dire : « Wou-Hou ! Super tu dois bien tenir debout », mais en fait ce n’est pas cool car j’ai du mal à trouver des patins qui font la taille longueur sans me comprimer les palmes ! Généralement les gens ont les pieds assez fin donc la grande majorité des patins leurs sont adaptés.
Bont m’a entendu et propose sans réel surcoût un patin « sur mesure » ! Vous envoyez l’empreinte de votre pied en suivant leur tutoriel et zoup plaisir, chaleur, Brazil dans la boot
Là-dessus ils rajoutent la possibilité de thermoformer la chaussure, moyennant un petit séjour au four. Avec cela, elle est totalement adaptée à votre pied ! Personnellement j’ai opté pour un thermoformage à l’utilisation (comme je le fais avec mes chaussons de roller street) : avec la chaleur du pied et l’utilisation répétée du patin on arrive au même résultat voire, de mon point de vue, meilleur car « Do it Yourself » :p
2. La forme et le maintient
L’allure très « course » de la chaussure peut au premier abord en effrayer certain(e)s. Je confesse que j’étais également dubitatif car la boot arrive un petit peu en dessous de la malléole. On peut facilement se dire qu’il y a des risques de torsion de la cheville mais que nenni (Ola chevalier de tes Bonts fièrement monté) ! Sachez également qu’il est possible de demander à la commande une coupe plus haute (Upper-Cut) si vraiment ça ne vous rassure pas.
La chaussure étant faite pour votre pied et directement à son contact (pas de mousses dans la boot), l’utilisation de lacets n’est presque pas obligatoire pour une utilisation « balade » ou déplacement à la cool. Pour tout ce qui ne nécessite pas de sauter ou changer brusquement de direction, pour le powerslide ou le parallèle, c’est praticable sans lacets.
Ayant un patinage assez brusque avec des mouvements rapides, il me fallait du maintien et de la proximité avec la boot pour que tous mes mouvements (même de doigts de pied) soient directement retranscrits. Aussi j’ai opté pour l’ajout d’un « strap zigzag » (en option proposée par Bont) et de lacets cirés (d’une longueur raisonnable pour passer derrière le talon et plaquer le coup de pied).
Avec cette configuration la maîtrise du patin est accrue et tout frottement (problème rencontré avec mes Antik), généralement amené par un flottement du pied dans la boot, supprimé.
3. Le custom et le poids
J’adore les patins colorés, et la couleur en général ! Le noir, le blanc, le gris « YA BASTA » ! Là encore Bont répond parfaitement à la demande en proposant (comme peuvent le faire d’autres marques) un panel conséquent de couleurs sur la quasi intégralité des éléments de la chaussure (allant jusqu’aux coutures). Petit bémol, ils n’ont pas encore mis en place l’équivalent de Colorlab© de chez Riedell donc la custo se fait « de tête ». (NDR : voir cette page sur le site du fabriquant).
J’ai donc opté pour un magnifique mélange de vert violet sur une base noir mat (ohhhh oui le violet :p) avec broderies sur le strap pour une spéciale dédicace au CREW (NDR : les Kamiquadz) !
Là où le cuir permet la personnalisation, le carbone quant à lui donne à la chaussure une résistance élevé un poids relativement imbattable ( 309 g pour du 8,5 US).
4. Conclusion sur la Boot
Très bon rapport qualité/custom/prix. C’est vraiment une boot réactive, avec un super maintien et unique d’aspect (le patin est le prolongement du patineur). Au niveau de la résistance des matériaux le temps nous le dira (utilisation depuis cet été uniquement), mais comme tous les patins en cuir, le contact avec le béton et les surfaces râpeuses n’est pas de mise. Pour pallier au problème d’usure trop rapide, Bont propose de rajouter des renforts à l’avant et sur les côtés : j’ai opté pour cette solution qui semble avoir son effet. Cependant que je dois avouer qu’esthétiquement ce n’est pas trop ça sur l’avant du patin.
Je me permets de recommander ce produit et vous invite à le tester si vous en avez l’occasion !
Le choix de la Platine Boen RK Derby UL – Taille 15 [156mm]
Le Roller Derby étant le domaine privilégié du marketing et matériel américain, sur les conseils avisés de Walid j’ai décidé de prendre le contre-pied du mouvement en m’essayant à du matériel européen. Nous allons donc parler en détail de matos italien puisque j’ai opté pour Boen. (NDR : Boen est une marque de référence, mythique pour certains. Voir Tout savoir sur Boen et Boiani).
A ma grande surprise les fabricants européens ont aussi leurs lignes de produits Roller Derby. Après tout, le Derby étant un savant mélange entre course, contacts et hockey (mouvements, changements de directions), il est tout à fait normal qu’un spécialiste de ces domaines se tourne vers ce nouveau sport nécessitant du matériel technique et de qualité.
1. Le matériau
Avec une base en aluminium de classe supérieure (high grade) et des King-pins en titane cette platine à deux grand atouts, sa légèreté (550g) et sa résistance.
La première qualité est un vrai avantage dans le Roller Derby car étant donné que nous roulons sur une piste plane il est important de ne pas avoir de surpoids aux pieds (ce qui est un avantage en rampe par exemple) pour réduire la fatigue. Son second atout est important sur deux aspects, un bassement matérialiste qui est de ne pas avoir à changer de matos tous les quatre matins (« $ gat da world ! »), et celui d’être très résistant aux chocs, car des chocs ce n’est pas ce qui manquent en Roller Derby (entre les patins, avec les sauts, les chutes…)
2. Les accessoires (stopppers, trucks, roulements…)
Le matériel européen ouvre la porte sur l’utilisation d’un grand panel d’accessoires. Là où, par exemple, les platines américaines ou australiennes ne permettent l’installation que d’un seul type de stopper (c’est en train de changer petit à petit, à leur crédit) l’européenne permet de monter des stopppers de Rink Hockey et de danse (qui sont de différentes tailles, et au pas de vis européen à la différence des platines anglo-saxonnes). Au niveau des trucks il y a également possibilité de choisir des classiques ou à cliquets (Quick Release).
J’ai commandé la platine avec de stoppers de Rink et je ne changerais ça pour rien au monde (je sais Walid, je sais, les stopppers c’est mal :p) ! Des stoppers plus larges, plus résistants (voir la gamme Roll Line), plus adhérents !
Niveau trucks, je me suis d’abord tourné vers des cliquets. Ce type de truck est parfait pour la course mais je le déconseille fortement pour le Roller Derby. En effet étant donné le nombres de chocs entre les patins dans un match/entraînement, dès la première utilisation j’ai eu des problèmes : les charnières bougeaient, les roues étaient coincées…Bref de mon point vue il faut rester classique avec des bon vieux écrous « stop vis » sur les axes ! (NDR : même problème avec les trucks à cliquets 7mm des Sure Grip Avenger. Nous verrons comment ceux des futures platines Powerslide Chaia s’en sortent!).
NB : Les axes sont en 7mm, ce qui implique que les roulements vendus majoritairement dans le shops Roller Derby en 8mm ne correspondent pas. Il faudra vous tourner vers le site du fabricant de la platine ou vers un shop de Rink Hockey/Danse/Course.
3. Conclusion sur la platine
Résistance, légèreté, réactivité et esthétisme cette platine à tout pour plaire (en tout cas elle me plaît :D). La possibilité d’utiliser un panel sympathique d’accessoires et donc de varier les plaisirs la polyvalence est un argument supplémentaire.
Enfin voilà qui renforcera votre envie de pencher du côté européen de la force : le prix, nerf de la guerre. En effet vous pouvez vous procurez ce joli bébé haut de gamme pour 230€ (version Super Light à 200€) quand la concurrence américaine, Powerdyne en l’occurrence, propose son milieu de gamme, la Revenge, à 225€ et son haut de gamme, la Reactor, à 315€. Nous ne parlerons bien entendu pas de la désastreuse Triton à 139€ faîte avec de l’acier bas de gamme et ultra lourd. Pour avoir tester le milieu et haut de gamme américain je peux vous certifier que nous sommes encore les dindons de la farce.
(NDR : les platines Powerdyne Revenge ça pête, tout comme les Triton : ici pour la Panam Squad ou là. A 200 euros en matos américain importé il y a les Avenger Magnesium, légères et résistantes. C’est l’autre choix possible en platine de Derby).
La rencontre, adopte une platine.com
Déjà tous petits dans le cours de récrée ils jouaient ensemble, il fallait voir comment ils étaient mignons, leur destin n’était autre que…Wohoo ! Désolé je m’emporte mais ça me fait vraiment quelque chose de les voir unis comme ça :p
1. Le placement
Qui dit Derby dit généralement centré arrière pour éviter de se retrouver les quatre fers en l’air à la moindre poussée dans le dos, nous pourrions en profiter pour pousser la faute mais nous n’avons choisi que la platine chez les Italiens pas la manière de jouer . Avec un entraxe platine de 156mm et un boot de 271mm de longueur (je chausse 8.5 US), les axes/trucks se trouvent parfaitement au niveau de la plante du pied pour l’avant et du milieu du talon pour l’arrière, ainsi on cumule stabilité et accélération (bien entendu moins puissant qu’avec un montage à l’avant).
2. A plat ou à talon ?
Nous n’avons pas rajoutée de talonnette et cette dernière ne me manque absolument pas. Avec le forme de la boot qui permet de bien maintenir le talon en attrapant le pied au niveau du tendon d’Achille on profite pleinement d’avoir le pied à plat, notamment en ce qui me concerne pour courir et freiner sur les stopppers ainsi qu’en V.
(NDR : c’est très personnel, personnellement j’ai rajouté une talonnettes sous ma paire de Bont).
3. Le perçage
Le moment fatidique ou votre vie bascule (doucement avec les hyperboles Léo quand même…) tatatatin ! Plus sérieusement, on peut avoir des appréhensions avec le carbone et le fait de ne pouvoir percer qu’une fois au risque de dégrader la rigidité de la semelle. Bont facilite le travail en repérant le centre du patin à l’avant de ce dernier et le positionnement latéral de la platine est assez simple et logique à déterminer.
(NDR : j’ai percé avec un petit foret de 2,5mm, puis 4 puis 5 afin d’y aller doucement).
4. Conclusion
Une fois cette délicate opération réalisée (encore Merci et gros Big Up à Wawa pour le partage de son expertise) il ne nous reste plus qu’à tester en territoires hostiles (Track, piste de course, rue).
A la découverte du BB (Bont–Boen)
Vous savez tout concernant sa création et sa naissance (petits curieux va) maintenant je vais vous raconter un peu sa vie !
1. Les roues utilisées
J’ai pu à ce jour tester le montage avec les roues suivantes (toujours en jeu complet x8) :
- Radar Villain Wide Hybride 84A – 59 x 43mm (photo)
- Roues Juice Jolt 59mm / 80A[/caption]
- Radar Villain Slim Hybride 84A – 59 x 38mm (photo)
- Roll Line Formula 88A – 62 x 38mm (photo)
- Juiced Jolt 80A – 59 x 38mm (photo)
Je n’ai trouvé aucune réelle différence avec toutes ces roues, bien entendu les roues plus molles permettent plus d’accroche mais cela ne change rien au niveau du pied dans la boot. Parfois des roues qui accrochent trop engendrent un déplacement du pied dans la chaussure, comme je suis déjà en contact rien ne change.
2. Retours sur utilisation
Bien entendu, j’utilise ces patins pour le RD dans 99% des cas, mais j’ai eu l’occasion avec les pré-sélections Team France de pouvoir les tester sur un anneau et de vitesse.
Pour Roller Derby ces patins ont changé presque radicalement ma manière de jouer :
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- La disparition des frottements permet une utilisation plus longe et plus intense.
- Le maintien dans la boot ouvre la porte sur des mouvements plus rapides et plus précis retranscrits directement à la platine, cette dernière étant elle-même un monstre de réactivité je ne vais pas faire de dessin.
- L’utilisation des stopppers de Rink pour des démarrages explosifs, plus de stabilité dans les blocs ou assist en fakie (Backward blocks) ou encore dans les arrêts d’urgence
L’utilisation sur l’anneau de vitesse (utilisation sans stoppers) n’est vraiment pas en reste, on comprend pourquoi Bont et Boen font du super matériel en course. La légèreté du couple et son maintien permet (si votre corps est d’accord bien sûr) de tenir sur la longueur avec de l’inertie sans problème !
Conclusion
De vrais bons patins sur mesure pour environ 600€ (boot environ 300€ platine 220€) dans le monde Roller Derby cela reste assez décent, surtout qu’à la différence du matériel Powerdyne il n’est pas obligatoire de changer la platine ou les trucks régulièrement (certains témoigneront à visage découvert si ils le veulent).
Je mettrais juste un petit bémol sur l’aspect protection des doigts de pieds, en effet le modèle que j’ai choisi n’étant pas coqué (ou alors je suis passé à côté de l’option) il n’est pas rare de se faire matraquer les doigts de pieds, mais bon il faut savoir ce que l’on veut aussi !
(NDR : encore une fois un patin custom peut être moins cher et bien plus adapté qu’un patin de série… Léo, après avoir perdu ses illusions avec du matériel de série s’est orienté avec succès du sur mesure).
Merci d’avoir lu cet article !
Léo aka El Gato.
Vive 100% Quad et VIVE LE QUAD !