Le portrait de Chloé Seyrès aka Kozmic Bruise

Dernière modification le 12 juillet 2018 à 10h39

Le portrait de Chloé Seyrès aka Kozmic Bruise

Chers lecteurs, 100% Quad est heureux de vous présenter le portrait de Chloé Seyrès aka Kozmic Bruise. Nous la connaissions depuis des années en inline, où elle excellait particulièrement en slalom, et nous la retrouvons maintenant… en quad comme joueuse de Derby ! C’est, entre autres, cette transition que Chloé nous détaille…

Peux tu te présenter ? D’où viens-tu ? Que fais-tu dans le vie ? Où habites-tu ?

Dans la vraie vie, je m’appelle Chloé Seyrès et je suis originaire de Bordeaux. J’ai déménagé sur Paris en 2007 et je suis chercheuse en linguistique comparée français/anglais de formation, recyclée en pigiste et traductrice français/anglais (notamment pour RollerEnLigne.com). En derby, je m’appelle Kozmic Bruise en hommage à Janis (NDR Janis Joplin), #B612 du numéro de l’astéroïde avec une seule rose. Je fais partie des Paris RollerGirls où je suis joueuse dans la All-Star en tant que jammer et pivot, ainsi que responsable du comité coaching.

Comment as-tu découvert le roller ?

Mon premier souvenir sur patins remonte à l’anniversaire de mes trois ans, chez ma grand-mère, où j’ai déballé les tout derniers Fisher Price. De quoi se la péter grave!

As-tu déjà roulé en inline ?

J’ai vite laissé tomber les quads fisher price pour des patins en ligne, beaucoup plus en vogue dans les 90’s. J’ai fait de la rampe et du street pendant quelques années avant de découvrir le slalom en 2001. J’y ai consacré 10 ans et ai été largement dédommagée pour toutes ces heures de rabâchage, de prise de tête, de nœuds de jambes et j’en passe car elles m’ont menée au top mondial de la discipline, me permettant de faire le tour du monde sur des événements et compétitions freestyle pendant quelques années sans interruption.

Mais comment as-tu découvert le Derby ?

J’ai découvert le derby au moment où ma dévotion au slalom battait de l’aile. Timing parfait. Et ce, peu glorieusement grâce à Drew Barrymore… J’avais été contactée avec d’autres rideuses parisiennes par la prod’ de « Bliss » pour mettre en place une démo promotionnelle de roller derby. Nous avons eu l’occasion de visionner le film en avant-première… Il s’est évidemment avéré impossible d’organiser une telle manifestation sans pratique ni connaissance du derby, mais ça a été suffisant pour éveiller ma curiosité. Et je me suis retrouvée à toquer chez les Paris RollerGirls qui existaient depuis tout juste 2 mois.

Peux-tu nous parler de cette discipline ? Qu’est-ce qui rend la discipline intéressante à tes yeux ?

Cette discipline m’a interpelée car elle est suffisamment différente de ce que je faisais pour me plonger dans un nouvel univers avec de nouveaux défis, mais elle comporte suffisamment de ponts avec ce que je sais faire pour que je puise dans les capacités que j’ai engrangées. Assez semblable pour que j’exploite mon agilité et mon aisance sur patins. Ce qui est un gros avantage dans mon poste de prédilection, jammer. Mais assez différent car je passe d’un sport individuel créatif et technique à un autre, collectif tactique et de performance. J’aime aussi beaucoup le poste de pivot avec toutes les responsabilités tactiques qu’il implique. Le passage des lines aux quads a aussi été un élément « fun » de la transition: nouvelles sensations, nouvelles possibilités, nouveau matériel… De nouveau jouets!

Comment t’entraînes-tu ?

Je m’entraîne pendant les practices derby PRG deux à trois fois par semaine — en temps normal, car je suis en convalescence depuis décembre dernier: mauvaise chute durant la World Cup à Toronto. A côté, je fais de la RollerDance, ce qui me sert en agilité sur quads dans le derby, et de la préparation physique pour l’explosivité, le cardio, et pour tout simplement m’entretenir personnellement car tenir sur la durée requiert une certaine hygiène de vie (ça fait 15 ans que je roule plutôt beaucoup…)

Comment vois-tu la différence entre le derby homme et femme ?

D’un point de vue sociologique, je trouve ça chouette de pratiquer un sport qui, au même titre que la natation synchronisée, est principalement féminin (haha)! Ca n’est pas dans une démarche revendicatrice: Je trouve simplement cela agréable d’être pour une fois dans la catégorie-phare d’une discipline… car la plupart du temps, les catégories féminines restent dans l’ombre des catégories masculines. Chacun son tour.


Laurent Theillet / Sud Ouest ©

Avec quelle(s) paire(s) de roller roules-tu ?

En quads, je roule actuellement avec des boots CrazySkates DBX5 et des platines Roll Line Variant d’artistique. Incassable, confortable, réactif. Le pied! Pour les roues en match je suis en 84A, diamètre 63mm et largeur 38mm.

(NDR : vous pouvez voir notre test des Roll’Line Variant pour plus d’informations)

Roules-tu avec des trucks serrés ou pas ?

Je roule en truc serrés mais avec des coussins plus mous que la moyenne du coup c’est très maniable.

Y’a-t-il des joueuses que tu apprécies plus que d’autres ?

J’apprécie les joueuses qui savent rester humbles et qui sont prêtes à mettre leurs capacités, quelles qu’elles soient, au service de la réussite de leur équipe et non pour leur gloire personnelle. J’apprécie également les joueuses qui prennent le temps d’échanger, de débattre et de partager.

Qu’est-ce que tu voudrais dire à une personne qui commence ?

Le roller derby c’est cool et c’est fun, mais c’est aussi un sport, et un sport de contact. C’est donc une activité qui comporte des risques et il est judicieux de se préparer un minimum, autant en technique de patinage qu’en condition physique. Et je ne dis pas ça pour faire ma rabat-joie mais pour prévenir la casse! Cependant, au-delà d’un sport, c’est aussi du show. C’est en grande partie ce côté hybride qui fait l’originalité et le succès de la discipline, et c’est pour cela qu’elle brasse une communauté aussi riche et hétérogène car tout le monde peut y trouver son compte!

Quels sont tes objectifs dans le Derby ?

A titre personnel, je voudrais faire une reconversion réussie. Dans l’idéal, j’aimerais convaincre la scène derby comme j’ai convaincu la scène freestyle. Et j’ai d’autant plus la motivation que je bouillonne depuis trop longtemps sur le banc à cause de ma blessure. Je finis de réparer le genou et j’arrive! Dans un monde utopique j’aimerais avoir l’opportunité de transmettre mon expérience en agilité/footwork sur une plus grande échelle que seulement dans ma ligue. J’aimerais aussi aider à fédérer le derby au niveau national: ayant déjà été témoin de tout ce processus avec le slalom, j’ai là aussi un peu d’expérience…

Merci à 100% Quads de ressusciter! Back to the Future! Et ça va sans dire, merci pour l’interview 😉

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